|
|
|||||
|
216
|
|
||||
|
REGISTRES D
|
[i574]
"Et me voullant bien promettre que, pour la trés singulliere affection que vous portez à son service et tout bien et repos de son Royaulme, vous ne me reffuzerez de ma requeste, je voys pour fin d'icelle, après m'estre recommandé à voz bonnes graces, supplier Nostre Seigneur vous donner, Messieurs, sa trés saintte et digne grace.
"Du camp devant Luzignan, ce xxmim°-jour d'Octobre 1574."
Messieurs,
"Je vous prie ne fere difficulté de me secourir du nombre de pouldres que je vous demande, et de les tirer de voz magazins par ce que vous mesme en ferez le remplacement de celles que le Roy m'envoye de Picardye et Champaigne, lesquelles ne peuvent passer ailleurs que par vostre ville."
Ainsy signé :
«Vostre plus affectionné meilleur amy,
"Loys de Bourbon'1'».
Et au doz est escript :
A Messieurs les Prevost des Marchans el Eschevins de la Ville de Paris.
|
||||
|
"A ceste cause, je vous prie, Messieurs, m'en voulloir encores faire ayder de trente ou quarente milliers, soye de celles de l'arcenac du Roy ou bien des magazins de vostre Ville, ou de celles que Sa Majesté m'a mandé qu'elle me feroit venir de Pi-cardye; mais d'aultant qu'il n'y a rien sy requis en cecy que la dillijence ne aussy de plus prejudiciable que la longueur, tant par ce que ce pendant noz ennemis se pourront fortiffyer, que pour la foulle et oppression du pauvre peuple, je vous prie encores une foys, Messieurs, de toute la plus grande affection qu'il m'est possible, me voulloir fere et moyenner ce secours en toute la plus extreme dilligence que faire se pourra, envoyant ce pendant en mon gouvernement de Bretaigne pour en recouvrer pareille quantité, sy elle s'y peult trouver.
"Je n'eusse tant demouré à vous remercier de celles que vous m'avez envoyées, sinon que j'esperois par mesme moyen vous mander quelzques bonnes nouvelles de l'exploictqu'elles auroient faict; neantmoings je n'ay failly de le fere savoir à Sa Majesté, affin qu'elle vous en saiche gré et face le remereye-ment que vous en méritez.
|
|||||
|
|
|||||
|
CCCLXXXVI1I. — Injonction aux marchans de bois
DE FERE CHARGER ET AMENER LES BOIS Qu'lLZ ONT ES VENTES.
25 octobre 1574. (Fol. 167 v°-)
|
|||||
|
|
|||||
|
#e par les Prevost des Marchans et Eschevins de la Ville de Paris.
" Sur la requeste faitte par le Procureur du Roy et ,'de laditte Ville, il est enjoinct à tous marchans de bois, gros et menu, tant de ceste ville que forains, de fere charger et admener en ceste ville de Paris, dedans quinzaine prochainement venant, tous et chacuns lesdictz bois qu'ilz ont es ventes et sur les portz : sur peine de confiscation d'iceulx bois en cas de contravention ou connivence de la part desdictz marchans.
k Et affin qu'ilz ne se puissent excuser sur la difficulté de basteaulx, expresses inhibitions et deffenses sont faittes à tous voitturiers par eaue, de charger
|
leurs basteaulx d'autres marchandises que dudict bois, synon de trois basteaulx en pourront charger l'ung de vin ou autre marchandise : sur les peines que dessus.
"Et a esté enjoinct aux sergens de la Marchandise de aller promptement sur les lieulx, ledict temps passé, faire charger et admener lesdictz boys reaul-ment et de faict, aux despens de la Marchandise, pour estre proceddé à la confiscation d'iceulx ou aultrement en ordonner, ainsy que de raison.
"Et affin qu'ilz n'en pretendent cause d'ignorance, sera la presente leue et publiée à son de trompe et cry publicq, sur les portz de laditte ville.
"Faict au Bureau de laditte Ville, le xxve jour d'Octobre m v° lxxiiii".
|
||||
|
|
|||||
|
O "Loys de Bourbon» : Louis ll de Bourbon (i5i3-i582), prince de Ia Roche-sur-Yon, duc de Montpensier, gouverneur de Bretagne, surnommé le Bon, avait épousé en premières noces (i538) Jacqueline de Longwy, comtesse de Bar-sur-Seine, qui décéda en i56i. Louis épousa en 1570 Catherine de Lorraine, fille de François de Guise, de laquelle il n'eut point d'enfants. — Habile capitaine, ce prince avait d'abord témoigné des sentiments favorables à la Réforme; puis il fit preuve d'un zèle ardent au camp opposé, et prit une part active à la Saint-Barthélemy et aux opérations militaires contre les calvinistes du Poitou.
|
|||||
|
|
|||||